Véronique Sanson est née le 24 avril 1949 à Boulogne-Billancourt, dans une famille où la musique tient une place centrale. Sa mère, Colette, est pianiste amateur, et son père, René Sanson, avocat, joue également du piano. Très jeune, Véronique baigne dans un univers musical, influencée par les grands compositeurs classiques comme Beethoven et Mozart, mais aussi par le jazz, le blues, et plus tard, la pop anglo-saxonne. Elle développe très vite un amour pour le piano, un instrument qui deviendra son principal compagnon dans la création musicale.
Dès l’âge de 5 ans, Véronique prend des cours de piano, un instrument qu’elle maîtrise rapidement avec une finesse étonnante pour une enfant. Adolescente, elle écrit ses premières chansons et forme un duo musical avec sa sœur aînée, Violaine. Leur première tentative professionnelle, sous le nom de « Les Roche-Martin », permet à Véronique de se familiariser avec le monde de la scène et de l’enregistrement. Ce n’était pourtant qu’un avant-goût de ce qui allait venir.
Sa première rencontre avec le succès intervient en 1967, lorsqu’elle rencontre Michel Berger, lui-même auteur-compositeur de talent. Leur relation artistique est immédiate, et Michel devient non seulement son producteur, mais aussi son premier grand amour. Ensemble, ils créent des titres marquants qui font de Véronique une étoile montante de la chanson française.
La fièvre des années 70 et le tournant américain
Au début des années 1970, Véronique Sanson connaît une ascension fulgurante. Son premier album solo, Amoureuse, sorti en 1972, marque un tournant décisif dans sa carrière. Le disque est un énorme succès et propulse Véronique au rang de nouvelle icône de la chanson française. Les titres « Amoureuse » et « Besoin de personne » résonnent dans toutes les radios et révèlent la singularité de son univers musical, où les influences de la pop anglo-saxonne se mêlent à la tradition de la chanson française.
Cette période est aussi marquée par une rupture personnelle qui va bouleverser sa vie et sa carrière. Alors qu’elle est encore en couple avec Michel Berger, Véronique fait une rencontre décisive avec Stephen Stills, un musicien américain, membre du célèbre groupe Crosby, Stills & Nash. En 1973, elle quitte tout pour le rejoindre aux États-Unis, brisant son histoire avec Michel Berger. Ce départ soudain pour l’Amérique n’est pas seulement un choix de cœur, mais aussi un désir de liberté artistique et de renouvellement personnel.
Aux États-Unis, Véronique Sanson poursuit sa carrière tout en découvrant une nouvelle culture musicale. Elle y enregistre plusieurs albums, dont Le Maudit et Vancouver, qui marquent une nouvelle phase dans sa musique, plus imprégnée de rock et de sonorités américaines. Cette période est aussi marquée par des collaborations avec des artistes internationaux, ce qui renforce sa réputation à l’étranger. Cependant, derrière ce succès professionnel, la vie personnelle de Véronique est plus tourmentée. Son mariage avec Stephen Stills est tumultueux, marqué par des tensions et des excès, et se solde par un divorce en 1979.
Malgré ces épreuves personnelles, Véronique Sanson continue de créer des albums à succès tout au long des années 1970 et 1980. Son style, profondément personnel et souvent introspectif, séduit un public large. Son chant, reconnaissable entre mille par sa sensibilité et son grain de voix unique, lui permet de se distinguer dans le paysage musical.
Une artiste résiliente face aux épreuves
Les années 1990 et 2000 marquent une phase plus difficile dans la vie de Véronique Sanson. Outre ses problèmes personnels, elle est confrontée à de graves problèmes de santé. En 2007, elle annonce publiquement qu’elle a vaincu un cancer, une épreuve qui l’a profondément affectée. Malgré la maladie, elle ne renonce pas à son art. La musique, qui a toujours été sa raison de vivre, devient plus que jamais son refuge et son exutoire.
Pendant ces années, Véronique se replonge dans la création. Elle sort des albums qui confirment son statut d’icône, notamment Indestructible (2010) et Dignes, dingues, donc… (2016). Ces disques montrent une artiste en pleine possession de ses moyens, prête à se réinventer sans pour autant renier ses racines. Les textes de ses chansons sont plus profonds, plus personnels, comme une sorte de bilan de vie, où elle se raconte sans fard, entre joie et douleur.
En parallèle, Véronique Sanson s’impose sur scène. Ses concerts, toujours très attendus, sont le reflet de sa générosité et de sa passion pour la musique. Chaque performance est une rencontre intime avec son public, qu’elle ne cesse de toucher par sa sincérité et son intensité émotionnelle. Elle incarne cette rare catégorie d’artistes dont le talent ne faiblit pas avec l’âge, bien au contraire. L’amour de son public ne fait que croître, en témoignent les nombreux hommages qui lui sont rendus.
Véronique Sanson a aussi fait face à des combats contre des addictions, notamment l’alcool. Toutefois, elle a su se relever de ces périodes sombres grâce à son immense force de caractère. Ces épreuves l’ont forgée, faisant d’elle une femme toujours prête à revenir sous les projecteurs avec plus de passion et de détermination.